André, Clément, Marie, Ghislain Charue est né le 1er juillet 1898, à Jemeppe-sur-Sambre. Son père, né en 1866, s'appelait Joseph ; sa maman, née à Gesves en 1862, s'appelait Adèle, Marie, Joseph Lahaye.


André Charue fut baptisé à Jemeppe, sans doute le jour même de sa naissance. Mais c'est à Auvelais qu'il fit sa première communion, le 27 juin 1909. Son père avait décidé de faire bâtir une maison familiale à Auvelais, aux environs de l'année 1905 (cf. Wladimir Plavsic, Monseigneur Charue, évêque de Namur, éditions Quorum, 1996, p. 9). Monsieur Charue père était comptable aux glaceries Saint-Roch, à Auvelais (ibid.). Le 21 juillet 1923, il reçut la Décoration industrielle de Première Classe, accordée aux employés d'industrie et de commerce, qui, au cours d'une carrière d'au moins trente années, se sont signalés par une habileté et une capacité professionnelles reconnues et une conduite irréprochable (A. Ev. N., A-92).


André Charue fit ses études primaires à Auvelais. En octobre 1910, il entre au Petit-Séminaire de Floreffe. Mais, il a à peine commencé sa première année à Floreffe qu'un deuil vient le frapper et le toucher de près : sa maman meurt subitement le 16 octobre 1910. Dans une lettre du 12 octobre 1910, son père lui écrit pour lui donner quelques conseils : rien dans cette lettre ne laisse présager le décès tout proche de la maman d'André...


L'année 1911 va se passer normalement. André Charue travaille bien et il a de bonnes notes en classe. Il écrit en effet régulièrement à son père, et il est toujours désireux d'avoir lui aussi des nouvelles d'Auvelais.


Entre décembre 1911 et février 1912, Monsieur Charue père se remarie (cf. A. Ev. N., A-82, courrier d'André à son père). Il décide ainsi de donner à André une seconde maman, toute proche de la première, puisqu'il s'agit de la soeur de celle-ci. Joseph Charue épouse donc en secondes noces Marie, Fidéline Lahaye, soeur de la défunte Adèle Lahaye.


L'armistice n'est pas encore signé que André Charue entre au Grand-Séminaire de Namur, le 1er octobre 1918. Tout comme à Floreffe, il y fera d'excellentes études. On notera d'ailleurs ici les appréciations de ses professeurs, telles qu'elles ont été condensées en quelques lignes, qui sont, inévitablement, un peu tendancieuses : A Floreffe : D'une santé délicate, dorloté par sa famille, il fut longtemps peu traitable. Il se travaille fort et a beaucoup progressé. Profondes réserves d'amour propre qui, bien utilisées, pourront faire de lui un saint prêtre. Esprit personnel, réfléchi, développé en profondeur ; de ce chef, il dépasse tous ses condisciples. Piété excellente ; application aussi bonne que le permet la santé. 6è et 4è sur 16. // A Namur : A progressé considérablement à tout point de vue, même pour la santé. Docile, quoique d'esprit assez indépendant et personnel. Sérieux, judicieux, d'une piété solide. Résultats : Très bien. Chant : bien ; pourrait diriger une chorale. Taille moyenne ; santé à ménager. (A. Ev. N., M-5, n° 1717)


L'Abbé André Charue reçut la tonsure le 12 août 1919, des mains de son évêque, Monseigneur Thomas-Louis Heylen, qui occupa le siège de Namur de 1899 à 1941. Ensuite, l'Abbé Charue reçut les premiers ordres mineurs le 28 février 1920, et les seconds le 12 août de la même année. Le 15 août 1921, il reçut le sous-diaconat ; le 11 mars 1922, le diaconat ; et le 15 août 1922, la prêtrise.


En octobre 1922, l'Abbé Charue est envoyé à Louvain, afin d'obtenir un doctorat en Théologie. Il part ensuite pour Rome, en octobre 1926, où il obtient une licence en Ecriture Sainte. Puis il revient à Louvain en octobre 1927. Il est enfin nommé Professeur d'Ecriture Sainte au Grand-Séminaire de Namur, en février 1928 (cf. A. Ev. N., M-5, n° 1717), poste qu'il occupe jusqu'à sa nomination à l'évêché de Namur, le 12 décembre 1941...



Bibliographie utile :


- Wladimir Plavsic, Monseigneur Charue, évêque de Namur, éditions Quorum, 1996.


- L. Declerk et Cl. Soetens, Carnets conciliaires de l'évêque de Namur, A.-M. Charue, Faculté de Théologie de Louvain-la-Neuve, 2000.